La sardane

La sardane, c'est un art de vivre, une philosophie. Il n'y a pas d'âge pour la danser.

Mains entrelacées... Danse compliquée dont les pas et les pointes sont comptées, cette ronde qui mêle des groupes d'amis ou des villages entiers sur les places n'est pas dansée que pour le folklore mais pour sentir cette unité catalane.

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En musique...

(La Santa Espina par La Cobla Barcelona. Musique de Enric Morera).

Histoire

En premier lieu sifflote la ritournelle d'un flaviol à peu près invariable dans le chant. Mains entrelacées, pied chevillés par des vigatanes la plupart du temps, chaque danseur oscille au rythme de la cobla, l'ensemble instrumental typique composé de onze musiciens qui joue des instruments à vents traditionnels tels que la tenora, le flaviol, le tible, le tambori...

A l'origine grecque paraît-il, la sardane maintenue depuis des siècles par les pays catalans est une danse unique au monde, puisqu'elle est originalement mathématique. En effet, musiciens et danseurs des deux sexes, fraternellement unis en se donnant la main, sont tributaires du rythme qui est exactement de 55 points dans une minute.

Au XIXème siècle, le compositeur Pep Ventura (1818-1875) a remplacé la sardane courte par la sardane longue. Pionnier, il est l'auteur de 500 œuvres. Mais on ne joue plus que "Toc d'Oracio", "Per tu ploro", "Cant dels occels". Max Havart est un des dignes successeurs de ce créateur de sardanes. Il y aura aussi Antoni Agramunt, Enric Morera, Josep Serra, Juli Garreta...

Jusqu'à la seconde guerre mondiale, la sardane, sauf à Prats-de-Mollo et au Perthus, la sardane n'est quasiment plus dansée dans les Pyrénées-Orientales. Puis grâce à l'impulsion d'un grand nombre de catalans venus de la Retirada, elle se développe dans les villages, se propage dans tout le département. La véritable impulsion est donnée quand la fédération sardaniste du Roussillon naît en 1976 à l'initiative du regretté Roger Raynal. Elle se regroupe alors en quatre foments. Aujourd'hui elle en compte 68 et a débordé de ses frontière naturelles. Les foments existent à Toulouse, Marseille, Montpellier, Lille, Tarbes. Chaque année, vers le mois de février, le guide sardaniste est publié avec l'agenda de tous les rendez-vous.

espadrille1.jpg (5094 octets) Les vigatanes espadrille2.jpg (8449 octets)

  Comment ça tourne ?

Chaque sardane (il y en a des milliers à l'heure actuelle) est composée de deux airs musicaux distincts. Celui des points courts, que l'on peut comparer au refrain d'une chanson, et celui des points longs, qui serait le couplet. L'usage très antique a voulu qu'une sardane commence par les courts (deux fois), les longs (deux fois), les courts (deux fois), et finalement les longs (quatre fois). Les seules interruptions ont lieu uniquement après le deuxième et le troisième des quatre derniers longs, par deux arrêts nommés contrepoints.

court, court, long, long, court, court, long, long, contrepoint, long, contrepoint, long, ...

Le musicien-compositeur fixe le nombre de courts et de longs de chaque sardane, suivant son inspiration, mais la moyenne habituelle, imposée par le délai du temps à jouer (environ 12 minutes par sardane) est de 21 à 45 courts et de 51 à 95 longs.

Dans une audition normale, les musiciens jouent six sardanes. Compte tenu du repos (indispensable), cela représente deux heures de musiques.

L'orchestre appelé cobla est constituée par onze musiciens : un instrument à cordes, la contrebasse et dix instruments à vents : un flaviol, deux ténors, deux tibles, deux trompettes, un trombone, et deux fiscorns. Le musicien qui joue le flaviol est muni en plus d'un petit tambourin, lequel avec la contrebasse ont pour mission de soutenir le rythme.

sardane2.jpg (27063 octets) Renseignements

Fédération sardaniste

Rue de la Prud'Homie
66190 Collioure
04.68.82.31.44

(édite le livret Comprendre à danser la sardane)