Vu d'en haut

Jusqu’à 1969, la route d’Espagne n’était que ce que son nom indiquait : la voie, saturée l’été, qui conduisait vers le Perthus, la Costa Brava et l’Espagne. De part et d’autre, vignes et vergers… la campagne.

Pour l’histoire et les promenades du dimanche, il y avait le bel aqueduc des Arcades, datant des rois de Majorque, et le Serrat d’En Vaquer dont le fort était enterré, comme ses fossiles préhistoriques.

Depuis trente ans bientôt, le secteur est maintenant dominé par les grandes surfaces.

Un résidentiel de qualité, Catalunya, Porte d’Espagne, y a vu le jour.

C’est de la démolition des remparts sud de la ville, dans les années trente, que date le développement urbanistique du quartier de la Lunette, également appelé quartier des Remparts. Au pied de la citadelle et du Palais des rois de Majorque, cette paroisse dédiée à Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus déploie son réseau de rues à angle droit, et ses villas à jardin. Le petit commerce, initialement présent sur les boulevards de ceinture, tend à disparaître tout à fait, à part les boulangeries. Le quartier est toujours prisé des amateurs de tranquillité.

Avec ses dix mille habitants, le Moulin à Vent n'a pas volé son surnom de "Ville nouvelle".

Cette implantation qualifiée par Antoine de Roux "d'une des rares réusites urbaines françaises des années soixantes" (dans son livre "Perpignan, de la place forte à la ville ouverte"), se trouve maintenant confrontée à une difficulté : celle de voir ses habitants se succéder sans que la qualité du cadre de vie diminue.

Sur l'emplacement du parc de sports, se trouvait une ancienne exploitation agricole romaine : à Perpignan, le passé rejoint toujours le présent.

C’est dans le centre-ville qu’est né le Perpignan des comptes du Roussilon. Sont-ils nombreux ceux qui savent que les vestiges du palais comtal dorment sous les bâtiments du cours Maintenon ? Le quartier Saint-Jean demeure le quartier aristocratique de la ville, celui des beaux hôtels particuliers et des vieilles familles. De façon séculaire aussi, le commerce se concentre dans les rues entourant la cathédrale, la Loge et la Barre, même s’il ne peut plus échapper au malaise qui affecte le centre-ville.

Au nord, l’emblématique Castillet borne l ‘ancien "cellera".

Le quartier Saint-Jacques a été fort malmené au cours des siècles et conserve les traces des marginalisations successives de ses populations. Pourtant, au temps où il était habité par les jardiniers des " Hortes de Sant Jaume ", Saint-Jacques connut une vie sociale et urbaine stabilisée. Des populations modestes mais travailleuses, habitaient les petites maisons des rues tortueuses, à l’ombre d’une église du XIIIe siècle, gardienne de la tradition de la Sanch, de deux couvents, d’une université.

Cette parure de monuments pourrait servir à " redorer " Saint-Jacques.